29 juin 2018 |
Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique 02/2018
Des avatars du sexe mâle emprisonné
par Loup Noali
Partie d’une expérience carcérale prolongée et de témoignages de détenus approchés en mode d’observation participante, cette réflexion s’appuie ainsi sur un travail auto-ethnographique largement introspectif. Elle se réfère non moins à de nombreux travaux anglo-saxons et notamment américains, menée quant à eux dans un contexte certes très différent, mais néanmoins souvent fort éclairant.
Si la sexualité en prison n’a rien d’une génération spontanée, le carcan carcéral exerce un effet de catalyse sensible sur les comportements importés, pouvant de ce fait aboutir – malgré qu’en ait l’institution – à une véritable métamorphose de la libido de nombre de ses usagers. Elle peut à tout le moins conduire à des modifications plus ou moins durables de l’orientation sexuelle ou à de graves perturbations, voire un véritable Etat de Stress Post-Traumatique Carcéral (ESPTC).
Sont ici analysés, avec leurs manifestations, les divers facteurs concourant à altérer la sexualité des usagers de la prison. L’ambition est ainsi de contribuer à mieux cerner, à côté de l’impact de la personnalité et de l’histoire des individus enfermés, celui de l’incarcération sur leur libido et leurs comportements sexuels et de montrer comment le régime disciplinaire et l’univers monosexué de la prison composent une synergie délétère aux conséquences souvent lourdes sur leurs chances de (ré)insertion.
Si la sexualité en prison n’a rien d’une génération spontanée, le carcan carcéral exerce un effet de catalyse sensible sur les comportements importés, pouvant de ce fait aboutir – malgré qu’en ait l’institution – à une véritable métamorphose de la libido de nombre de ses usagers. Elle peut à tout le moins conduire à des modifications plus ou moins durables de l’orientation sexuelle ou à de graves perturbations, voire un véritable Etat de Stress Post-Traumatique Carcéral (ESPTC).
Sont ici analysés, avec leurs manifestations, les divers facteurs concourant à altérer la sexualité des usagers de la prison. L’ambition est ainsi de contribuer à mieux cerner, à côté de l’impact de la personnalité et de l’histoire des individus enfermés, celui de l’incarcération sur leur libido et leurs comportements sexuels et de montrer comment le régime disciplinaire et l’univers monosexué de la prison composent une synergie délétère aux conséquences souvent lourdes sur leurs chances de (ré)insertion.