28 september 2018 |
Revue internationale de criminologie et de police technique et scientifique 03/2018
Les Cercles de Soutien et Responsabilité comme lien possible entre les principes Risque-Besoins-Réceptivité et la Justice restaurative?
par Hans Lefebvre, Erwan Dieu et Esther Issen
Les Cercles de Soutien et Responsabilité (CSR) sont apparus au Canada (Ontario, 1994) de manière intuitive afin de combler un vide en matière de prise en charge des auteurs de violence sexuelle libérés à l’issue de l’exécution de leur peine. Aujourd’hui, les CSR se sont disséminés sur un grand nombre de territoires tout en augmentant leur pertinence quant à l’accompagnement dispensé auprès de cette population. Deux principes guident les CSR, la lutte contre la récidive, le soutien porté à l’auteur. La Justice Restaurative (JR), en parallèle de la Justice pénale traditionnelle, se définit tant comme une philosophie qu’une pratique positive, holistique, d’inclusion des auteurs et victimes d’infraction afin de les laisser se saisir pleinement de leur conflit, avec le soutien de bénévoles et/ou de professionnels. Si les CSR sont régulièrement présentés comme une modalité de JR permettant le lien social restauré entre l’auteur d’infraction, des bénévoles membres de la communauté et des professionnels fortement impliqués, ce que témoigne le second principe des CSR, nous interrogeons ici le lien avec des modalités réhabilitatives, dont le premier principe se rapporte aisément. Les principes Risque-Besoins-Réceptivité (RBR) du modèle de la Prévention de la récidive seront ici largement discutés, en précisant que des liens avec d’autres modèles positifs comme le Good Lives Model (GLM), la Désistance et le Modèle de l’Identité Temporelle (TIM-E) mériteraient également une réflexion.