De la prison à la liberté Le syndrome du sortant de prison

L’objet de cette réflexion est de cerner un syndrome qui affecte les catégories les prisonniers les plus vulnérables. Après avoir caractérisé les facteurs carcéraux et individuels de nature à rendre compte du vertige de la sortie, sont décrites les manifestations d’un phénomène psychique paradoxal, parfois destructeur et sans doute lourd de conséquences pour la (ré)insertion des condamnés et la désistance du crime. Sous l’angle du traumatisme et de ses répercussions individuelles et sociales, ces effets, examinés ici sur le court terme, soit la seule période transitoire de la fin de peine et des premiers temps de la libération, amènent à se questionner au final sur la faisabilité d’un travail visant à en limiter la portée de façon significative. L’étude s’appuie sur une expérience personnelle de l’enfermement, soit une observation participante complète, dans la tradition américaine de l’Ecole de la Convict criminology.